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Musique spectaculaire pour quinze musiciens

création de Pete Ehrnrooth
textes de Philippe Constantin et Jean Firmann

Partir de ce que l'on fait de mieux. Ecouter.

S'écouter. Réfléchir. Déterminer le plus adéquat et l'élargir à ce qui l'est moins. Se faire confiance, se sentir capable, et transformer le rare en commun, l'exception en règle. Partir de ce que l'on réussi pour réussir plus. Partir de la pépite dans le sable et contaminer, inoculer, ensemencer, rendre tout le sable de la rivière jaune-or.

Le dimanche 3 juillet à 19h, dans le Parc des Cropettes, vous aurez l'occasion d'entendre les compositions originales des élèves de l'école AMR-CPMDT, classe de Ohad Talmor. Ne manquez pas cette suite de créations inédites, jouées par les professeurs de cette même école, dans un joyeux mélange de rôles, d'échanges et de bonne humeur.

 

Élèves: Andrei Pervikov, Anthony Buclin, Rita Muhmentaler, Maria Abgottspon, Benjamin Treibe et Alvaro Soto.
Professeurs : Ohad Talmor – direction. Maurizio Bionda – Sax Baryton, clarinette. Nicolas Masson – Tenor/Sop Sax, clarinette basse.Manu Gesseney – Alto Sax, flûte. Ian Gordon Lennox – trompette, tuba. Yves Massy – trombone. Florence Melnotte – piano. Ninn Langel – basse acoustique/électrique. Marius Duboule – guitare. Dominic Egli – batterie.

 

 

Le paresseux, c’est moi d’abord. Et très vite, mes élèves le comprennent et en tirent un parti variable. Pour exploiter ce trait de caractère qui nous est commun, je suis en train d’écrire une "Suite potagère pour trombonistes paresseux", à jouer en chaises longues, sur la plage, à siroter des sirops multicolores, entre deux siestes. L’étrange est que cela va nous demander un certain effort pour l’exécuter... A écouter courant mai - ou peut-être courant juin - ou peut-être... en septembre... Infos à suivre.

Restitution. Marc Copland parvient en quelques notes à faire surgir une foule compacte de souvenirs et d’images magnifiques. Ce n’est pas les notes qu’il jouent, mais le silence qui les suit, ou le son des autres musiciens du trio qu’il laisse alors danser au premier plan, tout imprégné des couleurs subtiles qu’il nous a fait entendre d’abord, que ce soit ces petits riffs dansants et impressionnistes, ou ces longues phrases aériennes et délicates. On a l’impression d’un photographe ou d’un cinéaste, qui aurait capté la magie unique d’un lieu ou d’un être et qui vous la restitue dans cet étrange médium qu’est la musique. Son art est du domaine du reportage, de la réminiscence. Conteur, il nous rend présent un ailleurs merveilleux : «Le merveilleux n’est pas d’ici, mais je l’ai vu. Ecoutez…» De là l’incroyable sentiment de voyage qui vous tient suspendu pendant tout le concert, comme si le pianiste, devenu votre biographe, mêlait à votre histoire les siennes, dans un film Nouvelle Vague dont vous seriez le Jean-Pierre Léaud. Drew Gress et Bill Stewart ne déméritent pas de cet art de la restitution en soutenant magnifiquement ses développements vastes et aventureux.

MARC COPLAND TRIO Marc Copland: piano. Drew Gress: contrebasse. Bill Stewart: batterie. Festival AMR, Genève, 2009

«Ferris Wheel» signifiant en anglais «La grande roue», Glenn Ferris, l'a reprise à son compte avec ce nouveau trio. Cette création à l'instrumentation originale: trombone, contrebasse et voix… convie le public à un tour de manège musical des plus innovants en jazz. Vertige circulaire. Ça bombe large chez ces forains. Ça explose de fièvre joyeuse. Frissons du vide, ça tourne grave et «bien pire haut que le grand crocodile du ciel»… C’est parti mon Kiki, boutonne ta ceinture! chante au micro de sa voix souple sous son petit chapeau le roi d’Ecosse et des Romanichels! Lunapark, barbe à papa… j’entends d’ici, souffle coupé dans les nacelles, le cri d’effroi des demoiselles. Magic Sonor & Subito Circus… improvisant, vous m’en direz des manivelles!
 
Glenn Ferris: trombone, composition et arrangements.
Ernie Odoom: voix.
Bruno Rousselet: contrebasse.

Mercadonegro débute par la rencontre de trois musiciens latino-américains émigrés en Europe (cubain, colombien et péruvien) avec le producteur de Bibomusic. Les quatre amis, qui ont en commun leurs racines, projettent de faire connaître leur approche de la musique latine par delà les frontières.
Ainsi est né le groupe Mercadonegro (marché noir en espagnol, un petit clin d’œil au bulletin météorologique du regretté Zawinul?), nom qui fait écho à l’héritage afro-américain de sa musique, entre son cubain, cumbia colombienne et rumba irrésistiblement chaloupée. Depuis de nombreuses années, cet orchestre s’est agrandit et collabore avec les meilleurs musiciens du genre, tels Alfredo De La Fe, Celia Cruz, Carlos Santana, etc…

Armando Miranda et Eduardo Cespedes: chant. Massimo Guerra: trompette. Cesar Correa: piano. Carlos Irarragorri: guitare, très. Eduardo Dudù Penz: guitare. basse. Roberto Rodriguez, Edwin Sanz, Alejandro Paneta: percussions, voix.
 

Ce fantastique jazz power trio hollandais démontre bien à quel point peuvent être artificielles les frontières entre les genres musicaux. Bennink et Glerum qui constituent depuis des années l’axe rythmique de l'ICP Orchestra (l’Instant Composers Pool créé en 1967 par Bennink, le pianiste Misha Mengelberg et le saxophoniste Willem Breuker), sont associés à la plus créative des avant-gardes; Michiel Borstlap, pianiste extrêmement lumineux est lui associé au mainstream. L'incompressible swing et la solidité dans les formes des deux premiers liés à la débordante imagination du troisième font que ces trois musiciens arrivent à fusionner jusqu’à l’incandescence. Foulée libre, invention féroce et tendre. Han Bennink, ce Monsieur Hulot, ce poète géant de la batterie véloce, ce giclant de vivre sans GPS ni boussole, ce têtu d’être a toujours su s’entourer de musiciens hors pair. Ses nombreux passages au Sud des Alpes nous ont toujours été d’époustouflantes révélations. La nuit, c’est sûr, jusqu’au jour, sera mémorable.

Michiel Borstlap: piano. Ernst Glerum: contrebasse. Han Bennink: batterie

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