"...Beaucoup de gens disent que la Suède est un petit pays, et que ce que nous faisons importe peu. Mais j'ai appris que l'on est jamais trop petit pour marquer une différence. Et si quelques enfants sont capables de faire les manchettes du monde entier simplement en n'allant pas à l'école, alors imaginez ce que nous pourrons faire ensemble si nous le voulons vraiment.
Mais pour faire cela nous devons parler clairement, aussi désagréable cela peut-il être. Vous parlez uniquement de croissance économique, verte et éternelle, car vous être trop effrayés de devenir impopulaires. Vous ne parlez que d'aller de l'avant, avec les mêmes mauvaises idées qui nous ont amenés dans ce merdier, alors que la seule chose sensée à faire est de déclarer l'état d'urgence.
Vous n'êtes pas assez matures pour dire ce qui est, vous laissez ce fardeau-là sur les épaules des enfants. Il m'importe peu de devenir impopulaire. M'importent la justice climatique et la vie sur la planète. Notre civilisation est sacrifiée pour l'opportunité donnée à un nombre très réduit de personnes de continuer à prélever des fortunes colossales. La biosphère est sacrifiée pour que les riches, dans les pays comme le mien, puissent vivre dans le luxe. C'est la souffrance de beaucoup qui permet le luxe de quelques uns.
En 2078, je célébrerai peut-être mon septante-cinquième anniversaire. J'aurai peut-être des enfants, qui passeront ce jour avec moi. Peut-être me poseront-ils des questions sur vous, demandant pourquoi vous n'avez rien fait, alors qu'il était encore temps d'agir.
Vous dites aimer vos enfants plus que tout, et pourtant vous volez leur futur sous leurs propres yeux. Aussi longtemps que vous vous concentrez sur ce qui est politiquement correct plutôt que sur ce qu'il faut vraiment entreprendre, il n'y a aucun d'espoir. On ne peux pas soigner une crise sans la traiter comme une crise : nous devons abandonner les énergies fossiles sous terre et nous concentrer sur l'équité.
S'il devient impossible de trouver des solutions dans notre système, alors il est peut-être le moment de changer le système lui-même. Nous ne venons pas ici pour vous implorer, vous les dirigeants mondiaux, de vous impliquer dans ce changement. Vous nous avez ignorés dans le passé et vous nous ignorerez à nouveau. Le temps n'est plus aux excuses, il est trop tard. Nous sommes venus ici pour pour vous faire savoir que le temps du changement est venu, que vous l'aimiez ou pas. Le vrai pouvoir appartient au peuple. Merci."
Greta Thunberg, COP24, Katowice, Pologne, décembre 2018