Citoyen

Ce texte est une traduction du texte accompagnant une vidéo parue sur le site du Guardian. (1)

En 1965, le rapport « Restoring The Quality of our Environnement -  Report of The Environnemental Pollution Panel » écrit par le President’s Science Advisory Committee  américain avertit que les énergies fossiles altèrent à un échelon mondial la qualité de l’air (et les concentrations de plomb dans les océans et les populations humaines) avec un risque énorme pour la population.
Peu de temps plus tard, la direction de l’American Petroleum Institut avertit que le temps est à l’urgence pour agir à ce sujet.

En 1981, un mémo interne de Exxon dit : « Il est tout a fait possible que les émissions de CO2 produisent vers 2030 des effets catastrophiques pour une fraction substantielle de l’humanité. Il est très probable également que ce danger soit observé et reconnu dès les années 2000 (en raison de la modélisation du climat et des effets observables du CO2) »

En 2000 Exxon décide de publier un article dans le New-York Times et délibérément  y dénie tout lien entre activité humaine et réchauffement climatique.

En 2019 Chevron Exxon et BP donnent chacun plus d’un demi-million de dollars pour la campagne inaugurale de Donald Trump, le plus célèbre climato-sceptique du monde.

On pourrait penser que, sous la pression des faits scientifiques ou des inquiétudes du public concernant le climat, les compagnies pétrolières tentent de produire moins de pétrole, mais c’est totalement faux. Ils planifient de pomper le plus de pétrole possible.

La transition énergétique ne dépend pas seulement de choix personnels, mais d’actions politiques.

Exxon a récemment nié avoir été au courant des changements climatiques depuis des dizaines d’années.

Notes

1) Titre : Why we need political action to tackle the oil, coal and gas companies - video explainer
D’après « Why we nerd political action to tackle the oil, coal and gas companies », de Jonathan Watts, Alex Healey et Simon Roberts; Source  The Guardian
Résumé : The Guardian reveals the 20 fossil fuel companies whose relentless exploitation of the world’s oil, gas and coal reserves can be directly linked to more than one-third of all greenhouse gas emissions in the modern era. The global environment editor, Jonathan Watts, explains how these firms have continued to expand their operations despite being aware of the industry’s devastating impact on the planet

https://www.theguardian.com

https://www.theguardian.com/environment/video/2019/oct/08/who-are-the-worlds-biggest-climate-polluters-video

Nos représentantes et représentants politiques sont élues.s au Conseil National.

J'invite toute personne vivant en Suisse à envoyer à chacun d'entre elles.eux le message suivant :

 Genève, le xx.xx 2019

Chère Madame - Monsieur,

Je vous félicite pour votre élection au Conseil National.
Très inquiet sur notre avenir, je vous demande aujourd'hui de répondre, comme élu, à mes deux questions :

 1. Que se passera-t-il si nous dépassons la barre des 1.5 degrés d'élévation des températures?

2. Que se passera-t-il si l'actuelle extinction de masse du vivant se poursuit au rythme actuel?

Je précise que je ne vous demande pas pour l'heure quelles seront vos solutions futures, mais bien de m’informer sur ce qui va se passer et sur les risques que nous encourrons.


Dans l'attente de votre réponse, je vous présente, cher Madame, cher Monsieur, mes meilleures salutations.

 

Voici la listes des élus romands.

Genève: Christian Lüscher (PLR) Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.; Simone de Montmollin (PLR); Lisa Mazzone (Verts) - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.; Laurence Fehlmann Rielle (PS) - Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.; Christian Dandrès (PS); Nicolas Walder (Verts); Delphine Klopfenstein Broggini (Verts); Céline Aumaudruz (UDC) -Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.; Yves Nidegger (UDC); Vincent Maitre (PDC); Michel Matter (Vert'libéraux); Jocelyne Haller (EàG).

Vaud: Pierre-Yves Maillard (PS); Olivier Français (PLR); Ada Marra (PS); Isabelle Moret (PLR); Adèle Thorens-Goumaz (Les Verts); Olivier Feller (PLR); Roger Nordmann (PS); Jacqueline de Quattro  (PLR); Frédéric Borloz (PLR); Samuel Bendahan (PS); Brigitte Crottaz (PS); Daniel Brélaz (Les Verts); Jean-Pierre Grin (UDC); Jacques Nicolet (UDC) ; Sophie Michaud Gigon (Les Verts); Michaël Buffat (UDC); Léonore Porchet (Les Verts) ; Isabelle Chevalley (Verts’libéraux); François Pointet (Verts’libéraux).

Valais: Mathias Reynard (PS); Philippe Nantermod (PLR); Sidney Kamerzin (PDC); Benjamin Roduit (PDC); Franz Ruppen (UDC); Philipp Matthias Bregy (PDC); Jean-Luc Addor (UDC); Christophe Clivaz (Verts).

Fribourg: Valérie Piller Carrard (PS); Pierre-André Page (UDC); Christine Bulliard-Marbach (PDC); Jacques Bourgeois (PLR); Ursula Schneider Schüttel (PS); Gerhard Andrey (Verts); Marie-France Roth Pasquier (PDC).

Neuchâtel: Fabien Fivaz (Verts); Denis de la Reussille (POP); Damien Cottier (PLR); Baptiste Hurni (PS).

Jura: Pierre-Alain Fridez (PS); Jean-Paul Gschwind (PDC).

 

... et rien n'a changé à ce jour.

 

Appel de chercheurs à la grève climatique mondiale du 15 mars

Nous sommes des scientifiques et universitaires de diverses disciplines. Depuis des années, nos travaux disent des vérités difficiles à entendre sur l’état de la planète et du monde, et en particulier sur la menace existentielle que représentent les bouleversements climatiques et la destruction de la biodiversité. Nous avons en premier lieu fait notre travail: investiguer et documenter, tester des hypothèses et construire des modèles, nourrir à partir de l’évidence scientifique des réflexions sociologiques, économiques, juridiques, historiques et philosophiques, toutes soucieuses des procédures démocratiques.

Nous avons ressenti l’angoisse de chercheurs face à l’abîme auquel les confrontent des dangers inédits: ceux des effondrements en cours et probables de la civilisation thermo-industrielle et de l’épuisement de nos ressources naturelles. Alors, nous avons sensibilisé les décideurs. Nous nous sommes parfois faits conseillers du prince. Nous avons construit des ponts avec les forces organisées dans la société civile, sensibles à la cause écologique. Nous avons alerté mille fois l’opinion publique et les citoyens. Nous avons nourri le débat public, ouvert la science à l’expertise citoyenne. Nous avons tout essayé. Et pourtant…

Obstination des décideurs

Le péril ne cesse de croître, et se dérobe même ce qui sauve! Jamais en effet l’abîme n’aura été si béant entre ceux qui tiennent le manche, décident de l’orientation à prendre, et ceux qui souffriront de l’obstination des premiers à ne pas voir l’effritement physique et biologique du monde autour d’eux.

Figurent parmi les premiers les actuels détenteurs du pouvoir économique, ceux pour qui seul compte de vendre plus, quel que soit ce qui est vendu et ses conséquences; ceux qui maintiennent des procédures biaisées d’évaluation du risque des pesticides et autres substances dangereuses; ceux qui proposent des investissements juteux dans les produits fossiles.

Y figurent encore moult dirigeants, ceux qui depuis des décennies ont bradé le pouvoir de régulation des Etats, ceux qui signent des accords commerciaux multilatéraux assortis d’une justice féodale à la solde de géants industriels; ceux qui orientent la colère des foules vers des cibles trompeuses ou secondaires. A l’opposé se situent tous ceux qui pâtiront de l’obstination des premiers.

Mobilisation de la jeunesse

Ce sont d’abord les lycéens et les étudiants qui suivent le mot d’ordre de grève climatique de Greta Thunberg; et au-delà, la jeunesse de la planète entière. C’est toute cette partie jeune de la population qui s’angoisse de l’effondrement et se mobilise sur ces sujets, qui voit la civilisation thermo-industrielle et le néolibéralisme débridé les emporter vers le cauchemar climatique et l’effondrement du vivant.

Nous entendons déjà ceux qui crieront au scandale de la politisation du savoir. Quelle hypocrisie et quel cynisme!

Or c’est devenu pour ceux qui possèdent une parcelle de savoir, un impératif moral et politique d’accompagner et d’encourager cette mobilisation de la jeunesse, de chercher avec elle et avec le plus grand nombre des réponses progressives et efficaces aux défis vitaux auxquels nous sommes désormais confrontés.

Nous entendons déjà ceux qui crieront au scandale de la politisation du savoir. Quelle hypocrisie et quel cynisme! Depuis des décennies, via les technosciences, la production de savoir est trop souvent financée par des intérêts privés purement mercantiles, et quand ce n’est pas le cas, les produits de la recherche sont majoritairement voués à alimenter le seul marché, à empoisonner les écosystèmes et à détruire des emplois, etc.

La seule vraie neutralité réside dans les instruments et les méthodes, ceux qui sont mis à profit par les empoisonneurs comme par les lanceurs d’alerte qui en dénoncent les agissements. Epouser et soutenir le mouvement d’une civilisation mortifère, c’est loin d’être neutre. Le dénoncer et le refuser nous paraissent simplement constituer un acte citoyen.

Devoir de réserve rompu

C’est pourquoi nous rompons avec le devoir de réserve que nous nous sommes si souvent imposés. Nous soutenons et rejoignons les enseignants comme les chercheurs, femmes et hommes, qui s’engagent à des titres divers auprès de la jeunesse. Nous ferons nous aussi la grève scolaire pour le climat le 15 mars.

Nous comprenons un mouvement de désobéissance civile comme Extinction Rebellion, dont la radicalité relève du réflexe de survie. Une radicalité bien faible face à celle de ceux qui veulent nous faire survivre hors sol, ou nous promettent de nous conduire sur Mars, c’est-à-dire sur une planète morte, après avoir rendu la nôtre impropre à la vie!

Liste des signataires: 

 

 

 

Nous faisons face à une urgence mondiale sans précédent. Les scientifiques nous avertissent que nous sommes en train de franchir des seuils de non-retour concernant le dérèglement du climat et la destruction de la biodiversité, ce qui rendra inévitablement notre planète inhabitable.

 

Les gouvernements ont échoué à nous protéger malgré les solutions connues et préconisées. La lutte pour la vie nous demande tous nos efforts. C’est pourquoi nous vous appelons à rejoindre notre mouvement de désobéissance civile de masse. Rebellons-nous pour préserver ce qui rend notre existence possible!

 

Les revendications de Extinction Rebellion :

 

1

Le gouvernement doit dire la vérité sur le caractère mortel de notre situation, il déclare l’état d’urgence pour le climat et la biodiversité, il doit inverser toutes les politiques qui ne sont pas cohérentes avec cet état de fait, et doit travailler de concert avec les médias pour communiquer l'urgence du changement, y compris ce que les personnes et les collectivités doivent faire.

 

2

Les émissions de gaz à effet de serre de tous les secteurs sont réduites à zéro d'ici 2025 et le dépassement écologique est inversé par une mobilisation d'urgence massive, en dédiant la moitié de notre économie à la transition. Les nouveaux objectifs de la société doivent être de restaurer rapidement un climat plus sûr et une protection maximale de toutes les personnes et de toutes les espèces, surtout les plus vulnérables.

 

3

Des assemblées citoyennes locales, cantonales, nationales et internationales fondées sur des formes plus robustes de démocratie participative sont instaurées pour déterminer comment les deux objectifs ci-dessus seront réalisés dans leurs contextes particuliers, en accordant la priorité aux besoins des personnes et des espèces les plus affectées par la crise écologique et en s’assurant que la Déclaration universelle des droits de l'homme soit respectée.

*Le tirage au sort en est un exemple. Avec un tirage au sort les membres de l'assemblée sont choisis au hasard parmi la population afin de refléter la diversité des membres ordinaires de la société civile de sorte à ce que les forces anti-démocratiques ne puissent pas s'y immiscer comme dans le cas d'élections.

Le dangereux déclin de la nature :
Un taux d’extinction des espèces « sans précédent » et qui s’accélère  

La réponse mondiale actuelle est insuffisante ;
Des « changements transformateurs» sont nécessaires pour restaurer et protéger la nature

Les intérêts particuliers doivent être dépassés pour le bien de tous

C’est l’évaluation la plus exhaustive de ce type ;
1.000.000 espèces menacées d'extinction

« La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine - et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier », alerte le nouveau et historique rapport de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), dont le résumé a été approuvé lors de la 7ème session plénière de l'IPBES, qui s’est réunie la semaine dernière (du 29 Avril au 4 mai) à Paris.

« Les preuves accablantes contenues dans l’évaluation globale publiée par l’IPBES et obtenues à partir d'un large éventail de domaines de connaissance, présentent un panorama inquiétant », a déclaré le président de l’IPBES, Sir Robert Watson. « La santé des écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que toutes les autres espèces, se dégrade plus vite que jamais. Nous sommes en train d’éroder les fondements mêmes de nos économies, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé et la qualité de vie dans le monde entier ».

« Le rapport nous dit aussi qu'il n’est pas trop tard pour agir, mais seulement si nous commençons à le faire maintenant à tous les niveaux, du local au mondial », a-t-il ajouté  « Grâce au « changement transformateur », la nature peut encore être conservée, restaurée et utilisée de manière durable - ce qui est également essentiel pour répondre à la plupart des autres objectifs mondiaux. Par «changement transformateur », on entend un changement fondamental à l’échelle d’un système, qui prend en considération les facteurs technologiques, économiques et sociaux, y compris en termes de paradigmes, objectifs et valeurs.

Les États membres de la plénière de l'IPBES ont reconnu que, par sa nature même, un changement transformateur peut susciter une opposition de la part de ceux qui ont des intérêts attachés au statu quo, mais également que cette opposition peut être surmontée pour le bien de tous.

Le rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques est le document le plus exhaustif réalisé à ce jour. Il s’agit du premier rapport intergouvernemental de ce type. Il s’appuie sur l’évaluation historique des écosystèmes pour le millénaire (Millenium Ecosystem Assessment) de 2005 et introduit de nouveaux moyens pour d’évaluation des preuves.

Élaboré par 145 experts issus de 50 pays au cours des trois dernières années, avec des contributions additionnelles apportées par 310 autres experts, le rapport évalue les changements au cours des cinq dernières décennies et fournit un aperçu complet de la relation entre les trajectoires de développement économique et leurs impacts sur la nature. Le document propose également un éventail de scénarios possibles pour les décennies à venir.

Basé sur une revue systématique d'environ 15 000 références scientifiques et sources gouvernementales, le rapport s’appuie aussi (et pour la première fois à une telle échelle) sur les savoirs autochtones et locaux, et aborde en particulier les questions concernant les peuples autochtones et les communautés locales.

« Les contributions apportées par la biodiversité et la nature aux populations sont notre patrimoine commun et forment le plus important ’filet de sécurité’ pour la survie de l'humanité. Mais ce filet de sécurité a été étiré jusqu'à son point de rupture », a déclaré la professeure Sandra Díaz (Argentine), qui a co-présidé l'évaluation avec les professeurs Josef Settele (Allemagne) et  Eduardo S. Brondízio (Brésil et États-Unis). « La diversité au sein des espèces, entre les espèces et celles des écosystèmes, ainsi que de nombreuses contributions fondamentales qui proviennent de la nature se dégradent rapidement, même si nous avons encore les moyens d'assurer un avenir durable aux êtres humains et à la planète.»

Le rapport estime qu’environ 1 million d'espèces animales et végétales sont aujourd'hui menacées d'extinction, notamment au cours des prochaines décennies,ce qui n’a jamais eu lieu auparavant dans l'histoire de l’humanité.

Tiré de  www.ibpes.net, où vous trouverez plus d'informations.